Elections présidentielles 2007 : bouteilles à la rue !

Les élections approchent. Que nous mettions ou non un bulletin dans l’urne, nous serons très nombreux à ressentir cette échéance comme une nouvelle occasion perdue de pouvoir exprimer une aspiration en votant. Nous sommes fatigués d’être méprisés et niés.

Pourtant nous avons des aspirations, pour nous, pour nos enfants, pour nos semblables. Mais il n’existe nul espace politique où les faire vivre et fructifier.

Le rapport au politique est colonisé par des structures chargées de faire de la politique de façon “efficace” et “rationnelle” avec les résultats que l’on sait : la professionalisation et la médiatisation engendrent la distance, la distance engendre le mépris, le mépris engendre la rage ou le désespoir. En cette veille d’élection, aucun parti, aucun candidat, ne comprend l’urgence d’inventer un autre avenir, d’autres rapports humains, d’autres modes de développement pour la planète.

Pour masquer l’impuissance, le public est désigné comme celui qui ne peut pas et ne veut pas changer : nous ne serions pas prêts à changer de vie pour stopper la catastrophe qui s’annonce. Nous ne serions pas prêts à changer des rapports de force incorporés, naturalisés. Nous ne serions intéressés que par notre confort, notre santé, nos craintes et nos méfiances, notre cadre de vie, nos salaires. La poursuite des petits aménagements provisoires serait notre seul horizon politique.

Même si aujourd’hui on travaillait à des cahiers de doléance en vue d’états-généraux, nous savons que rien ne s’ensuivrait d’autre que la reconduction aménagée des mêmes rapports de force et des mêmes scénarios.

Aussi notre message est celui-ci :

Nous refusons de faire semblant que les partis, candidats, ou institutions, nous écouteraient. Que nous votions ou pas, rendons nous tous témoins les uns les autres de nos espoirs constamment déçus et de notre défiance envers nos représentants politiques.

Le 22 avril et le 6 mai 2007, écrivons nos propositions ou nos rêves, et mettons ces textes dans une bouteille, comme on jette une bouteille à la mer.

Les jours du vote, au premier tour comme au second, déposons ces bouteilles devant nos bureaux de vote, au pied des panneaux d’affichage électoraux : signalons que nous savons que personne ne nous écoutera. Ainsi, au mépris nous répondrons par l’ironie. Le nombre des bouteilles à la rue, et le nombre des textes non lus, signifieront notre mépris grandissant de la classe politique et l’ampleur de nos désillusions. Faisons de la politique une poétique de l’inefficacité !

Pour que nos bouteilles se reconnaissent entre elle, collons dessus une étiquette qui portera ce texte en très gros :

Elections 2007 - Bouteilles à la rue - rêves perdus à partager